L’art-thérapie de groupe en lien avec la dimension psychosociale de l’épilepsie : une étude préliminaire à méthodes mixtes et le point de vue qu’elle propose
Résumé
On présente une étude préliminaire qui relate sous forme de chronique un programme d’art-thérapie de groupe échelonné sur 8 semaines se déroulant dans le contexte d’un musée des beaux-arts et qui est destiné à des personnes souffrant d’épilepsie. L’étude s’inspire des théories sur la stigmatisation psychosociale. Elle a pour principal objectif d’explorer si l’art-thérapie pourrait constituer une méthode efficace pour aborder la composante psychosociale du traitement de l’épilepsie au Canada. Parmi les questions secondaires, citons l’exploration des rôles dans une approche de studio ouvert et un programme d’art-thérapie se déroulant dans le contexte d’un musée des beaux arts. On a eu recours à un concept de méthodes mixtes (convergente, parallèle) pour examiner l’impact du programme sur six adultes âgés de 18 à 45 ans et atteints d’épilepsie. On a mené des entrevues psychosociales et soumis des questionnaires avant et après le programme de groupe, puis on a utilisé le paradigme d’Appleton pour faire les comparaisons. On a comparé deux groupes en fonction de leurs présences (c.-à-d. les personnes qui étaient présentes comparativement à celles qui ne l’étaient pas). Les personnes qui étaient présentes aux rencontres de groupe présentaient des scores considérablement moins élevés dans leurs réponses aux questionnaires sur le stress et la dépression, ainsi que des scores plus élevés dans les questionnaires d’évaluation de l’estime de soi et de la qualité de vie comparativement aux membres qui étaient absents. Les entrevues ont révélé que l’art-thérapie avait permis d’accroître l’aptitude des membres du premier groupe à discuter des effets de l’épilepsie, à exprimer leur douleur, à établir des liens sociaux, à s’adapter au stress du traitement et à favoriser la régulation des émotions. L’art-thérapie de groupe peut améliorer la dimension psychosociale du traitement de l’épilepsie, tout en reconnaissant la stigmatisation systémique et les obstacles sociaux.