Exploration de la guérison autochtone intégrée à la psychothérapie occidentale dans les cas de survivants de traumatisme sexuel qui ont recours aux services de soins de santé mentale d’Anishnawbe Health Toronto
Mots-clés :
Indigenous healing, sexual trauma, intergenerational trauma, recoveryRésumé
Les traumatismes sexuels, notamment l’agression sexuelle et la violence à caractère sexuel, restent considérablement plus fréquents chez les populations autochtones au Canada que chez les non-autochtones. Ces tendances trouvent leurs racines dans un context historique de colonialisme associé à la dépossession de territoire et de la culture, au système de pensionnat, et à d’autres traumatismes intergénérationnels. Les séquelles pour la santé mentale suite aux traumatismes sexuels comme l’agression ou la violence sexuelles peuvent se manifester par des troubles de l’humeur, une faible estime de soi, un stress post-traumatique, et toute une gamme de problèmes liés à l’anxiété. Sans grande surprise, les services de santé mentale occidentaux sont généralement sous-utilisés par les populations autochtones pour traiter ces problèmes. Cet article présente une description détaillée d’un projet communautaire qualitatif entrepris en partenariat avec Anishnawbe Health Toronto et dans lequel on explore la façon dont la démarche de guérison autochtone de tradition Anishnawbe, jumelée aux services thérapeutiques occidentaux, peut améliorer la santé mentale des clients autochtones ayant subi un traumatisme sexuel. Les constatations identifient des thématiques de la perte et du rétablissement du point de vue autochtone et insistent sur la nécessité de soins fondés sur la compréhension du traumatisme ainsi que sur la compréhension de la culture, afin de répondre aux besoins globaux de santé mentale de ces clients. Le fait d’inclure des services de guérison traditionnelle permet de proposer une démarche culturellement appropriée vers le rétablissement dans le cas de clients autochtones survivants de traumatisme sexuel.